Il y a eu un peu de propagation aujourd’hui en HF : voici l’occasion de parler des « sondes ionosphériques » :

Vous les avez très certainement déjà entendues lorsque vous étiez en réception sur les ondes décamétriques, sans nécessairement savoir ce que c’était.

Mais voyez plutôt ma première capture d’écran sur le SDR, réalisée entre 0 et 50MHz : vous voyez la double trace oblique qui débute dans les 10 MHz et se termine vers 29MHz ?

C’est un système automatique au sol, qui transmet une porteuse dont la fréquence varie continuellement et toujours à la même vitesse. Cette dernière est parfois modulée, mais forcément, c’est un peu compliqué de décoder, car il faut alors « glisser » en fréquence avec la même vitesse. (C’est souvent un signal qui donne son indicatif : tentez de suivre cette porteuse en tournant le VFO à la main pour voir et vous m’en direz des nouvelles ! :-D )

Ces systèmes permettent d’évaluer la propagation en HF et en basse VHF, car certaines « sondes » transmettent jusqu’au moins vers 40/50MHz.

Ainsi, avec celle-ci on peut voir qu’entre l’émetteur et chez moi, la propagation nous autoriserait le contact entre 10 MHz et 29MHz, avec une petite faiblesse entre 20 et 23MHz, puisqu’on y perd le signal. Cela permet d’analyser le comportement de la ionosphère à un instant donné, entre deux points du globe, afin de définir la fourchette de fréquence dans laquelle devrait avoir lieu un contact radio, s’il est nécessaire.

Bien entendu, il serait très intéressant de savoir d’où est transmis ce signal, mais là, c’est une autre histoire, car il s’agit souvent d’installations militaires. chacun garde donc jalousement ses informations.

Certains jours, on peut voir plusieurs sondes simultanément : leur vitesse de changement de fréquence n’est alors pas la même. Là, les deux signaux visibles sont synchronisés : ils appartiennent au même système.
Et justement, sur ma seconde capture, réalisée quelques minutes plus tard, vous voyez distinctement une seconde trace simple, en plus de la double, entre 8 et 17 MHz, dont la vitesse de glissement en fréquence est plus lente.

Lorsqu’on est en réception sur une fréquence en SSB où une sonde « passe », on la reconnait par un « touiit ! » caractéristique d’une transmission dont la fréquence varie rapidement, parfois suivi d’un second « toouiit ! » lorsqu’il s’agit de la « double sonde ».

Voilà ce que sont ces signaux « obliques » que vous avez peut-être déjà repéré sur un récepteur SDR ou ces fameux « touiit ! » entendus régulièrement en HF.

Lorsqu’on voit leurs traces sur une bonne partie du spectre, il y a fort à parier que ces bandes sont « ouvertes ».