Il faut bien avouer que les modes numériques ne sont pas toujours d’une super qualité pour transmettre la voix: les sonorités de « canard » ou de « robot » sont souvent légion lors des QSO, même en C4FM VW (Voice Wide).

Par contre, leur grande valeur ajoutée consiste – à mes yeux – en la possibilité de transmission simultanée de données : position géographique, échange de messages, indicatif, etc. En C4FM, il s’agit alors du mode DN ou « Data Narrow », qui laisse la place à la voix + un canal de données.

Pour le C4FM, le mode ultime en données, est le DW ou « Data Wide ». Là, tout le spectre transmis est utilisé par le canal « données » et il n’y a plus de transmission de voix.

Ce mode n’est disponible qu’en transmissions de messages ou d’images.

La description de l’utilisation de ce mode est réalisée sur le Yaesu FTM400, mais elle est transposable pour de nombreux autres postes du constructeur intégrant le C4FM.

On retrouve trace des échanges « data » avec le bouton LOG qui apparait sur l’écran lorsqu’on est en affichage « fonction » avec la touche physique « F ». A l’aide du bouton « carré rose » en bas de l’écran, on bascule alors du mode « messages textes échangés » au mode « images transmises/reçues ».

Mais alors, comment transmettre des images avec un FTM400 (ou ses petits frères FTM100 / FTM300), mais également avec les talkies FT2D/3D/5D ?

(Notez que le FT991, même s’il intègre le mode C4FM, ne permet pas l’utilisation du mode « DW », donc pas de transmission/réception d’image et de texte avec lui.)

- La méthode la plus facile est d’utiliser le micro spécifique sur le port « Data », qui ressemble un peu à une prise mini USB, mais qui n’en est pas une. C’est un connecteur propriétaire spécifique à Yaesu. Ce micro, c’est le MH-85A11U, qui intègre un capteur CCD sur le dessus.

Hélas, son prix est tout de même conséquent (une centaine d’euro), et les photos réalisées sont assez fades et bien souvent un peu floues, car sa lenteur d’acquisition rend les prises de vues très sensibles au bougé.

D’autre part, avec la fragilité relative de sa connectique, une utilisation en quotidien sur un pocket (émetteur portable de type talky-walky) n’est vraiment pas conseillée. D’autant que si elle est abimée, vous ne pourrez pas la changer, puisque introuvable en pièces détachées.

- En bricolant directement sur la carte Micro-SD :

Bien entendu, Yaesu n’a pas prévu la possibilité d’envoi d’images directement stockées sur la carte micro-SD : ça serait trop facile (et le constructeur ne vendrait pas son micro spécifique !)

Pour qu’elles soient disponibles à l’affichage et à l’expédition, il faut que vos images soient reconnues comme étant reçues par la voie radio (ou capturée depuis le micro-caméra).

Elles doivent avoir un nom spécifique en rapport avec celles existantes (genre MF0IOZ00001.jpg), au format JPG donc, être d’un poids inférieur à 40 ko, d’une dimension – précisément – de 160 x 120 ou 320 x 240 pixels) et surtout, elles doivent être déclarées dans trois fichiers d’index situés dans le dossier QSOLOG, fichiers nommés respectivement QSOMNG.dat, QSOPCTDIR.dat et QSOPCTFAT.dat.

Bien entendu, le format de ces fichiers n’est pas documenté par le constructeur.

Bref, un enfer… non conseillé pour les non pro.

- Une technique plus simple consiste à vous faire envoyer par radio des images et de les remplacer par les vôtres.

Une fois les images reçues, vous placez votre carte SD dans un lecteur et vous y accédez depuis un ordinateur.

(Commencez par sauvegarder toute la carte SD dans un répertoire sur votre PC, afin de la restaurer si besoin. On ne sait jamais…)

Trouvez le répertoire PHOTO des images reçues sur la carte SD et remplacez les par les vôtres. Elles doivent absolument avoir exactement le même nom qu’une déjà reçue. Si vous changez le nom, elle sera simplement ignoré.

Les nouvelles images doivent aussi respecter les caractéristiques en tailles, résolution, poids, telles qu’énoncées ci-dessus.

Puisque vous les avez reçues par radio (c’est du moins ce que va « croire » votre poste radio), vous n’aurez pas à modifier les fameux fichiers d’index. Ouf !

Une fois la carte de retour dans votre émetteur, vous découvrirez vos images à la place de celles reçues, et vous pourrez, à votre tour les renvoyer à d’autres. Voir le bouton « LOG » dans le menu « F » (fonction).

Cela demande un peu d’organisation, mais ce n’est pas si compliqué à faire.

- La dernière méthode consiste à utiliser l’utilitaire FTM400-prog, écrit par un radioamateur allemand, Hilmar, DC5KW.

Il a même réalisé une vidéo explicative pour vous aider à la prise en main de son utilitaire.

Attention, certains ne conseillent pas d’utiliser son logiciel sur un transceiver autre que le FTM-400. A vous de voir, si vous voulez le tester sur un autre poste.

Le lien pour télécharger le logiciel est dans la description de sa vidéo Youtube. (Au cas où, il est ici aussi)

Il passe beaucoup de temps pour vous montrer comment modifier la taille de vos photos grâce à un site en ligne, cela peut être utile à certains, mais vous pouvez utiliser un logiciel comme Photofiltre pour diminuer la résolution de vos images.

Attention, tous vos messages et photos déjà échangés seront remplacés par ceux générés par le logiciel.

Pensez donc à faire une sauvegarde ici aussi, si besoin.

Ainsi, vous aurez la possibilité d’utiliser le mode « Data Wide » du C4FM et faire profiter à tous de vos photos, un peu comme le mode SSTV, mais en numérique, donc sans altération. Enfin, « sans altération » si votre correspondant n’est pas à trop grande distance de votre station. Souvenez-vous que le numérique est souvent plus exigeant en qualité de signal, donc ça fonctionne parfaitement ou… pas du tout ! Néanmoins, mes essais pendant plusieurs semaines en mobile-vélo avec un FT-3D ont démontré une grande robustesse du mode C4FM DW.

Voir votre mode d’emploi pour l’utilisation plus précise de ce mode, mais n'hésitez pas à le tester, c'est plutôt fun.