Suite au test précédent de la GOPHERT CPS-6017 (réglable jusqu’à 60V et 17A), voici le même, réalisé sur un modèle très proche, l’alimentation à découpage GOPHERT 3630 (réglable jusqu’à 36,5V et 30A).

Je l’utilise sans problème depuis plusieurs années, sous généralement environ 30 V / 15 A et même si à chaud, ses transistors et son ventilateur font bien un peu de bruit, ce test approfondi côté rayonnements HF parasites est donc avant tout une surprise pour moi. Notez que je ne l’avais même jamais ouverte jusque là…

Mais sans tarder, rentrons un peu dans les détails :

Concernant son boitier, idem que ça sœur CPS-6017 : boîtier léger et bien pensé.

Sur le panneau en lui même, il y 4 LEDs d’information principales.

- LED verte C.V. qui indique un fonctionnement normal,

- LED rouge C.C. qui indique que quelque-chose ne se passe pas bien: court-circuit (ou ampérage trop important demandé), ou tout simplement qu’elle est sur le « OFF » de sa commande logique.

- « Watt » indique temporairement une valeur de puissance (U x I) à la place de l’ampérage

- « Lock » indique que les boutons du panneau sont verrouillés.

Bref, des réglages simples, même si pour elle, le dernier mode de sa commande logique « ON/OFF » est gardé en mémoire lorsqu’on bascule son interrupteur général (situé sur le primaire) sur « OFF ». Donc, si sa commande est restée en « ON », lorsqu’on la met en route, elle se met à débiter (quasi-)immédiatement, son courant continu, en rapport avec les réglages fixés. Pas besoin d’appuyer sur le « ON » de la commande logique sur le panneau avant, comme c’est bizarrement le cas pour la CPS-6017.

La navigation entre les fonctions est facile et claire, même si le mode « réglage » est là aussi parfois un peu rapide à prendre fin et à revenir automatiquement sur le réglage de voltage par pas de dizaine de millivolts. Rien de bien grave. On peut même voir ça comme une sécurité : il n’y aura pas de gros changements de voltage involontaires.

Son affichage de la valeur du voltage est plus juste que sa sœur 6017.

L’arrière intègre les connecteurs, le ventilateur et des ouvertures, probablement utiles pour un autre modèle d’alimentation.

Alors, on peut regretter que les sorties soient à l’arrière, c’est vrai que c’est parfois moins pratique pour y connecter / déconnecter des appareils, mais sa conception est ainsi.

Notez que les plots « courant continu » sont légèrement plus gros que sa sœur CPS-6017. Il faut faire passer jusque 30 Ampères quand même. Alors des cosses de type oeillet qui vont sur la 6017, peuvent ne pas aller sur celle ci, sans un léger élargissement nécessaire (c’est même comme ça que je m’en suis rendu compte…).

A l’intérieur, l’électronique et son montage se ressemblent beaucoup, avec les mêmes points de colle un peu partout, pour maintenir des composants ou la carte dans le boîtier, ou les même supports louches.

Notez tout de même que les fils de sortie en 2,5mm2 sont doublés, pour laisser passer les 30A.

Lors de mes tests/utilisations – parfois un peu sauvages – notez que je l’ai trouvée moins sensible à la HF rayonnée vers les fils d’alimentation « Courant Continus ».

Et coté rayonnements HF ?

Bref, vous l’avez compris : j’étais parfaitement heureux d’utiliser ce modèle d’alimentation à découpage, pour un modeste système d’amplification de signal à base de MOSFETs sur la bande amateur du 472 kHz. Et puis, j’ai comparé avec la même méthode que la CPS-6017 son rayonnement sur les bandes HF… (A savoir : boucle de réception dans le shack-radio, avec 13.8 V en tension + 7 A en charge max)

Quelle surprise de la voir rayonner (quasi) autant que sa grande sœur ! Je me rend compte que j’ai eu de la chance qu’une de ses nombreuses composantes rayonnées ne le soit pas sur le 472 kHz (ni sur le 136 kHz). L’une comme l’autre de ces alimentations se prend clairement pour un émetteur ondes longues / ondes moyennes. Les fréquences de hachage ne sont pas les mêmes, ce qui leur a permis de passer inaperçues jusque là, mais leur filtrage pourrait quand même être amélioré pour le constructeur. Mais pour un peu plus de 200€ pièce, il faut peut-être pas trop en demander… ?

36,5 V x 30 A = 1095 Watts.

Est-elle en mesure de les supporter sur du long terme non-stop ?

Elle supporte de longues sessions en 450 Watts, même si ses transistors deviennent bruyants (bruit caractéristique des transistors qui souffrent un peu), son petit ventilateur souffle à fond, et le boîtier est tiède. Au delà … il faudrait, je pense concevoir une ventilation complémentaire.

Alors bonne affaire ou pas pour le radioamateur ?

Tout dépendra de la chance que vous aurez avec votre modèle et pour quel projet vous la destinez. Au dessus des 4,5 MHz, je ne l’ai pas vue rayonner sur le spectre. En dessous de 2 MHz, c’est plus compliqué.

Et en dessous des 500 kHz, j’ai noté une quinzaine de (plus ou moins) gros pics de transmissions envahissants. Comme il n’y a pas de possibilité de faire varier sa fréquence, si vous avez la malchance d’avoir un de ces pics sur une mauvaise fréquence, vous serez triste…

Notez que les pics de transmission, voient leur fréquence varier de quelques hertz, en fonction de la vitesse de rotation du ventilateur intégré.

Alors, vous allez me dire: mesurer les pics dans le shack, c’est bien, mais comment ça se passe, avec une antenne extérieure ?

Eh bien, l’alimentation reste très visible sur le spectre en dessous de 2MHz, lorsque je branche le SDR sur le dipôle , situé au dessus du shack-radio :

Sur antenne extérieure, le signal parasite est à peine atténué. Le bruit de bande est logiquement plus important, mais l’alimentation reste très présente sur le spectre.

Petit coucou aux audiophiles de passage qui parfois construisent aussi leurs amplis audio et qui recherchent – comme nous autres radioamateurs – des alimentations stabilisées qui sortent un peu des normes. Pour eux, celle-ci aussi, générant des signaux HF non négligeables, n’est peut-être pas à conseiller pour une solution d’amplification qui grimpe haut en fréquence, sans y ajouter une solution de filtrage sérieuse.

Pour conclure, une petite vidéo qui montre avec des images qui bougent et du son qui bruite, les rayonnements mesurés sur le spectre. Vous verrez, j’en profite pour reprendre la CPS-6017 et les comparer sur l’aspect radio-électrique…